AIDANTS BIPOLARITÉ NICE

Pour cette "rentrée" de septembre (qui est également une sortie, on vous dira pourquoi), nous avions pensé avant tout à des fleurs symbolisant le rétablissement, la reprise, le recommencement après la phase la plus critique du covid-19 ; mais aussi une renaissance, un renouveau - ou du moins un répit - pour les aidants de personnes bipolaires après une éventuelle phase critique de leurs chers aidés...

En cherchant les fleurs les plus adaptées à ces vœux, nous avions donc trouvé ceci :

Pourquoi ne pas réunir, alors, ces deux fleurs dans un beau bouquet ?

Le rétablissement ou la guérison, bien sûr. Mais puisque, comme annoncé, ce billet marque aussi une sortie - ou, en bon français, un "stand-by" - de la part de notre blog, nous voudrions ajouter à ce bouquet une autre fleur, celle de l'espoir. Une fleur qui, selon cette ultérieure recherche, serait l'« hortensia verdissant » :

En voici donc un bouquet, aussi "verdissant" que notre espoir :

Oui, car c'est après avoir essayé de transmettre dans ce blog tout ce que nous pouvions dire sur le trouble bipolaire, que nous nous mettons en veille tout en continuant à espérer, bien sûr, le meilleur pour nos aidés et pour nous-mêmes.

Nous espérons, par exemple, qu'aux prochaines Assises de la Santé Mentale et de la Psychiatrie, qui auront lieu le 27 et 28 septembre prochains, il sera vraiment question de ce travail « hors des murs de l'hôpital au service des acteurs de 1re ligne : familles, écoles, foyers, etc. » annoncé dans le programme.

Et, en tant qu'aidants, nous espérons surtout qu'à cette affection si méconnue, insidieuse et spécifique qu'est le trouble bipolaire, sera enfin consacrée la même attention accordée à d'autres pathologies mentales souvent considérées comme prioritaires...

P.S. Bien entendu, vous pourrez toujours nos contacter à l'adresse mail de notre amicale : abn.cont@orange.fr

Et si, dans ce billet, nous dépassions "notre" pathologie et sa spécificité pour rappeler un bon conseil adressé à tout un chacun, il y a quelques jours sur Internet ?

C'était au début de ce mois d'août, et nous avions ouvert notre moteur de recherche dont le logo était, ce jour-là, exceptionnellement pourvu de... masques chirurgicaux et d'une légende nous invitant à « [penser] à la vaccination et aux gestes barrières » (*).

Nous avions cliqué sur cette image et, surprise !

Une page "vaccin COVID" s'était affichée, avec une grande quantité d'informations sur un sujet dont on n'a malheureusement pas fini de parler.

Étant déjà doublement vaccinés, nous n'avions pas eu besoin d'être ultérieurement convaincus ; mais il faut espérer que, face à la mortifère progression de ce virus et de son variant Delta, d'autres finiront par accepter ce bon conseil...

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(*) Captures d'écran Google du 04.08.2021

Sur Wikipédia, dans l’article "hypomanie", nous lisons que celle-ci « est un critère diagnostic important des maladies du spectre du trouble bipolaire », et qu'« un individu atteint d'hypomanie, appelé hypomaniaque, possède en général un besoin moins important de dormir ou de se reposer, est très extraverti, très compétitif, et manifeste une énergie débordante ».

Dans le même article il est également question d'hyperthymie, qui est, elle, « une forme moins marquée d'hypomanie ». Et toujours à propos de l'hyperthymie, Wikipédia nous informe que « Hagop Akiskal, psychiatre (professeur à l'Université de Californie à San Diego) et chercheur, propose plusieurs attributs du tempérament hyperthymique : selon lui, les personnes hyperthymiques sont "loquaces, infatigables, extraverties, hyperactives, elles ont le contact facile, une multitude de projets en tête et recherchent toutes sortes de stimulations" ».

Voilà donc pour les personnes souffrant de ces pathologies. Mais quid de leurs proches ? Pas besoin d'encyclopédie pour le savoir : ils sont quelque peu fatigués...

Les aidants, c'est sûr, en savent beaucoup sur les pathologies de leurs aidés. Pour ce qui est du trouble bipolaire, Allodocteurs.fr fournit des informations que nous n'ignorons sans doute pas et... d'autres qu'il est certainement utile de connaître ou de réviser : voici donc, pour les (re)trouver à l'intérieur du site, un lien pour ce qui est bon à (re)savoir !

Dans notre capture d'écran, un extrait du communiqué de presse 02.03.2021 de la HAS (Haute Autorité de Santé) concernant la nécessité du vaccin anti-covid pour les personnes les plus vulnérables. En complément des comorbidités à haut risque déjà indiquées dans son avis du 30 novembre, la HAS ajoute d'autres pathologies donnant droit à une vaccination prioritaire.

Les troubles psychiatriques en faisant partie, nous ne pouvons qu'apprécier, en tant qu'aidants de personnes bipolaires, cette indication plus claire et spécifique par rapport aux troubles "neurologiques" mentionnés à ce sujet sur internet...

Notre moteur de recherche nous conduit... au Canada, et plus précisément à la Cinémathèque Québéquoise qui nous suggère quelque chose de très intéressant : "Tenir tête", un film-documentaire du réalisateur Mathieu Arsenault où il est question de trois personnes "unies" par leur trouble bipolaire. Des personnes qui, comme on peut le lire sur le site de la cinémathèque, « ont connu les extases de la psychose et les méandres de la dépression » et « ont trébuché et sont tombés très bas, puis ils se sont relevés ».

En élargissant notre recherche sur ce film, nous tombons sur Youtube et sur une vidéo de la TCBH (Télévision Communautaire des Basques et du Haut-Pays) qui nous propose une interview à Mathieu Arsenault concernant cette « expérience hors du commun que le réalisateur a vécu : une crise de bipolarité ». Extraits :

M.A. « Je suis cinéaste depuis plusieurs années, mais il y a cinq ans ma vie a basculé dans la folie et j'ai appris que j'étais bipolaire. Cela m'a propulsé dans la précarité, je pensais que ma vie était finie. Puis j'ai décidé de faire un film sur ma crise pour montrer qu'on pouvait s'en sortir. Et ce film m'a aussi aidé à retrouver ma famille... »

Question de l'intervieweur : « Comment s'aperçoit-on que l'on est bipolaire ? »

M.A. « En fait on ne s'en aperçoit pas, c'est notre entourage qui s'en aperçoit en premier. Ce sont nos proches qui nous conduisent à l'hôpital, et c'est à l'hôpital qu'on apprend qu'on est bipolaire : c'est du moins mon expérience. Maintenant, si j'avais une deuxième crise je m'en rendrais peut-être compte plus facilement ; mais c'est quelque chose qui est très dur à déceler, c'est une illusion qui semble tellement vraie que l'on ne s'en rend pas compte. On pense que tout le monde autour de nous est fou, alors que c'est nous-mêmes... [...] les symptomes sont la perte de sommeil, le cerveau est vraiment accéléré, on est plein d'idées et de projets, on a beaucoup d'énergie, on est très loquace, on n'arrête pas de parler... Cette phase, c'est l'hypomanie, mais après on bascule vraiment dans la folie et la réalité commence à nous échapper. Moi, je suis parti en Californie, je pensais être là-bas le nouveau Messie, un chaman qui guérissait les gens avec l'énergie : c'était une espèce de voyage mystique... »

Question de l'intervieweur : « C'était quoi votre réaction ? Le déni ou autre ? »

M.A. « Moi, j'ai accepté assez facilement le diagnostic parce que mon épisode de folie avait été tellement intense que je ne pouvais pas nier que j'étais bipolaire ».

Quant à nous... nous vous remercions beaucoup, Monsieur Arsenault ; et, en tant qu'aidants qui essaient de « tenir tête », nous nous permettons de souligner quelques mots de votre réponse à la question « Comment s'aperçoit-on que l'on est bipolaire ? » :

M.A. « En fait on ne s'en aperçoit pas, c'est notre entourage qui s'en aperçoit en premier [...] C'est quelque chose qui est très dur à déceler, c'est une illusion qui semble tellement vraie que l'on ne s'en rend pas compte. On pense que tout le monde autour de nous est fou, alors que c'est nous-mêmes... »

Encore une fois merci, Monsieur Arsenault.

Dans notre petite recherche informatique concernant les livres qui contiennent les mots "bipolarité", "bipolaire" et "entourage", nous retenons trois ouvrages et quelques passages susceptibles d'intéresser plus d'un aidant.

- Idées reçues sur les troubles bipolaires (Éditions Le Cavalier Bleu) de Thierry Haustgen, psychiatre, praticien hospitalier et expert auprès de la cour d'appel de Paris.

Dans le chapitre "L'entourage des patients bipolaires" : « une pathologie bipolaire désorganise la vie conjugale et familiale de celui qui en est frappé » ; « les proches du malade vivent parfois un véritable enfer » ; « il convient d'abord de proposer à l'entourage d'amener le malade en consultation ».

- Troubles bipolaires, obsessions et compulsions : les reconnaître et les soigner (Éditions Odile Jacob) de Élie Hantouche, psychiatre attaché à la consultation de l'humeur de l'hôpital Pitié-Salpêtrière-Paris VI.

« Le patient impose ses états d'âme et son rythme de vie à son entourage ».

- Manuel du bipolaire (Éditions Eyrolles) de Martin Desseilles, psychiatre, psychothérapeute et chercheur dans le domaine des neurosciences affectives à l'université de Namur ; Nader Perroud, psychiatre et psychothérapeute aux Hôpitaux Universitaires de Genève et professeur à l'Université de Genève (Suisse) et à l'Université Dalhousie (Canada) ; Bernadette Grosjean, psychiatre, psychothérapeute et professeur à l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).

« Parler des familles et des proches dans un manuel du bipolaire nous semble évident » ; « les proches et les familles sont avant tout des partenaires de soins pour les bipolaires eux-mêmes » ; « rencontrer les proches et les familles est indispensable » ; « la rencontre avec les proches révèle le plus souvent une famille qui souffre ».

Des livres à lire ou du moins, en cas de manque de temps pour cause de grande souffrance, des titres à retenir...

Les mots ne pouvant pas toujours tout exprimer, que ces fleurs puissent mieux dire notre affection à deux amies que nous embrassons virtuellement bien fort, et pour lesquelles 2021 se devra d'être plus tendre...

Parmi les traditions du Nouvel An dans le monde, en voici une venant de la République tchèque. Après avoir coupé une pomme en deux, il faut regarder le trognon : s'il a la forme d'une croix, on ne peut présager rien de bon ; mais, si c'est une étoile, on peut s'attendre à une année heureuse et en bonne santé. De quoi avoir envie de découvrir, pour nos chers aidés et pour nous-mêmes, ce second aspect dans notre belle pomme ABN que... nous ne couperons pourtant pas, sait-on jamais !

Contentons-nous de formuler "à l'ancienne" nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2021 : qu'elle soit bonne, heureuse et surtout... bien meilleure que 2020 !